Il m'a dit tout de suite :
« Tiens, voici les clés de l'appart ! »
Bonjour Dana,
Qu'est-ce qui vous a amenée à Strasbourg ?
J'ai passé un
master en biologie moléculaire en Croatie, à Zagreb. Ensuite, j'ai
obtenu un poste ici : je travaille dans un laboratoire où je
prépare mon doctorat.
Comment s'est
passé votre installation ?
Je suis à
Strasbourg depuis deux ans. Au début, je ne parlais pas français. C'était difficile d'établir des liens avec les gens. Il y avait une différence culturelle. Mais une fois que j'ai commencé à comprendre les gens avec lesquels je vivais, c'est devenu plus facile. Je rencontre les couchsurfers toutes les semaines aux événements
organisés par le groupe de Strasbourg. Ils sont vraiment engagés,
on se connaît tous et on est très amis. On rencontre des gens qui
voyagent beaucoup et qui ont les mêmes soucis de communication à
l'étranger. Ils comprennent bien la situation d'un nouvel arrivant.
C'était
difficile de trouver un logement ?
Non, j'ai tout de
suite trouvé un appartement par une collègue. Au labo, la majorité
des personnes parlent anglais. C'est notre langue de travail.
D'ailleurs, mon chef est écossais. Ici, à Strasbourg, j'habite avec
quatre autres personnes en colocation.
Vous avez
l'occasion de parler croate à Strasbourg ?
J'ai rencontré
quelques compatriotes mais aussi des Serbes. Nous communiquons
facilement entre Serbes et Croates, nous avons les mêmes façons de
penser et la même langue. C'est la Croatie qui cherchent à se
distinguer des Serbes avec de nouveaux mots. C'est bizarre au début.
Par exemple l'ancien mot pour « avion » que tout le monde
utilise encore, est devenu « air-volant ».
Depuis quand
faites-vous du partage d'hébergement ?
Je suis
couchsurfeuse depuis trois quatre ans. J'ai hébergé des gens à
Zagreb quand j'habitais une résidence universitaire. La chambre
était vraiment petite...
Et votre première
expérience dans un pays étranger ?
La première
fois, je n'avais aucune référence, aucun commentaire sur mon
profil. C'était en Argentine, à Buenos Aires. Je suis allée
directement à l'appartement de mon hôte. La personne ne m'avait
jamais vue et m'a dit tout de suite : "Tiens, voici les
clés de l'appart ! ". Je n'en revenais pas... J'étais
aussi au Brésil pour un stage de trois mois. Pour être sûre de
trouver un hébergement j'avais envoyé une vingtaine de demandes la
première fois : ils m'ont tous répondu qu'ils pouvaient
m'accueillir ! Là, c'est vraiment plus facile qu'en Europe où
il y a beaucoup de touristes. Pour Barcelone j'avais fait une demande
un mois à l'avance. Au Brésil par contre, je changeais
d'hébergement toutes les semaines.
Quel pays vous
attire à présent ?
Je pense rester
encore deux ans ici pour finir mon doctorat qui concerne le mélanome.
Puis j'espère partir en Australie où il y a des centres de
recherches pour cette maladie. J'aimerais rester dans ce domaine de
recherche que j'aime bien.